Les billets
Ayant acheté les billets pour le main show et l'aftershow longtemps
à l'avance je n'ai pas eu de soucis de ce côté,
et heureusement car cette date fut SOLD OUT assez rapidement. Un réel
engouement fut constaté pour l'ultime concert et les places ont
littéralement flambées au marché noir! Celles pour
le concert à l'O2 pouvaient monter à plus de 250 euros
pour les mieux placées (prix de départ à £31.21),
et celles pour l'aftershow frolent les 400 euros pour une place en balcon!
Tout ceci sans même être certain que Prince viendra jouer,
même si sa présence le dernier soir au Club Indigo laissait
peu planer le doute.
Le voyage
Pour différentes raisons nous fumes bien moins organisés
lors de ce deuxième voyage que lors du premier. Tout d'abord
par économie nous avons choisi de ne pas prendre d'hôtel,
ce qui signifie une nuit blanche à passer sur place. Concernant
le déplacement, nous n'avons pas acheté les billets d'Eurostar
suffisamment à l'avance et du coup, à moins de deux semaines
du départ les tarifs étaient déjà à
plus de 300 euros par personne!!! Après une rapide étude
incluant la possibilité d'y aller en voiture (mais rouler à
gauche en Angleterre c'est le stress assuré!!) on s'est finalement
décidé pour l'avion, le tarif le moins cher étant
à 190€/personne. C'est donc par les airs que nous nous rendrons
à Londres. Le départ est prévu à 08h45 le
matin du 21 septembre à l'aéroport Charles de Gaulle.
Autant dire que la journée promettait d'être longue...
Le jour même, j'ai pu rejoindre
sans problème mes compagnons de voyage et nous voilà partis
à l'aube pour une folle journée.
La journée à
Londres
Compte tenu de notre départ matinal, il était à
peine 9h du matin (heure locale) quand nous sommes arrivés à
l'aéroport de Luton. Rapidement nous prenons un train de banlieue
qui nous amène à la gare de St Pancras. Ne sachant pas
comment occuper notre journée et voulant économiser nos
forces, on décide de se reposer le plus possible. On se rend
alors dans le parc voisin: Regent's Park. Le temps n'est pas au beau
fixe mais reste honnête. On se promène un peu, on visite,
puis on décide d'aller du côté de Baker St pour
manger un morceau. L'après midi, on tente une sieste au bord
d'un lac mais le vent qui se lève ne nous permet pas de réellement
en profiter. Si bien qu'à force de tourner en rond, on se dit
que le mieux est encore de faire le planton sur place afin de se plonger
dans l'ambiance d'avant concert
Notre arrivée
à l'O2
Il était donc à peine 16h00 lorsque nous sommes
arrivés en vue de l'O2 Arena. On fait un premier tour ce qui
nous permet déjà de croiser quelques fans. A peine entrés
dans l'enceinte extérieure, les échos sourds du soundcheck
parviennent jusqu'à nous et "Pass The Peas" a pu être
distinctivement entendu. Sur le moment, on avait même oublié
que Maceo Parker était en tournée en ce moment, et que
sa participation au show final était donc incertaine.
L'heure tourne et nous rencontrons de plus en plus de fans français
en nous promenant dans l'O2. On visite cet endroit aussi plus en détails,
chose que nous n'avions pas pu faire lors de notre week end en août.
Ce complexe est vraiment impressionnant et très bien organisé.
Il reste toutefois une grande partie non encore utilisée et en
chantier.
L'entrée dans la salle
Nous entrons un peu avant vingt heures, de façon très
sereine. Il faut dire que nous avons nos marques! On nous distribue
une nouvelle fois le CD de Planet Earth ainsi qu'un bâtonnet lumineux
de couleur violette, ce qui est une nouveauté. Nous nous dirigeons
alors vers les UPPER TIER puisque nous sommes cette fois-ci dans le
bloc 418 c'est à dire les gradins du haut. Ce choix fut volontaire
de notre part: après avoir vu deux shows de très près,
il nous semblait intéressant d'avoir une vue d'ensemble et de
profiter des jeux de lumière et de cette scène en forme
de Symbole. Encore une fois, nous avons été chanceux car
nos places sont splendides, au premier rang avec une vue plongeante
sur cette salle impressionante.
On dîne tranquillement d'un sandwich acheté à l'un
des nombreux stands situés dans la galerie, puis vient le moment
de prendre nos places. Après de la musique techno un peu saoulante
c'est l'album "Planet Earth" qui passe désormais en
boucle.
Le show
Les lumières éteintes, on aperçoit les musiciens
arriver depuis l'arrière de la salle accompagnés de la
fameuse grande boite qui contient bien évidemment Prince. Quelques
secondes plus tard le show démarre avec Prince qui hurle "London,
do u feel for me like i feel for you?" et c'est "I Feel
For You" qui démarre, ce qui est inédit. Prince en
rajoute en clamant "21 nights!". Il semble content
d'avoir réussit son pari, et semble particulièrement en
forme. Le morceau s'enchaîne avec "Controversy" toujours
aussi pulsé aux cuivres et contenant des chants de "Housequake".
On réalise alors que Maceo Parker est bien présent, il
est donc venu spécialement pour la dernière nuit!
Toute la salle est illuminée
de petits bâtonnets violets ce qui donne une atmosphère
à la fois de fête et de nostalgie. C'est quand même
le dernier concert !
Après cette introduction rythmée, on observe une curieuse
baisse de tempo avec une superbe version de "Somewhere Here On
Hearth", jouée avec l'ensemble du groupe. Je trouve un peu
dommage que Prince casse ainsi le rythme mais il y mets énormément
d'énergie donc le morceau se déroule avec bonheur.
Viennent alors "Cream" et "U Got The Look": je remarque
qu'un nouveau riff de cuivres sur "Cream" et la totalité
des couplets de "U Got The Look" sont joués.
Presque tout de suite intervient un "Musicology" bien groovy
avec intense participation du public sur divers chants.
Prince apostrophe Shelby et lui demande si elle veut lancer "Chelsea
Rodgers" ; réponse affirmative et c'est parti. C'est vrai
que cette version n'est pas transcendante, tant elle colle à
la version de l'album alors que Prince nous a habitué à
réécrire ses chansons jouées en live. Bref, on
ne va pas épiloguer. Tout ceci est enchainé avec "Sexy
Dancer vs Le Freak" bien assuré mais ce titre me semble
pourtant dispensable. L'intro de "Sexy Dancer" m'a parue un
peu plus longue que d'habitude. Prince enchaîne avec "A Love
Bizarre" dont le riff est introduit à la guitare. Après
un court couplet + refrain, on bascule sur un "Pass The Peas"
monumental dont Prince dirige les différents solos depuis DESSOUS
la scène! Quelle maîtrise!!
J'aperçois que de l'autre côté de la scène
on installe le piano / sample, ce qui annonce ce segment du show. Prince
revient effectivement au piano pour un "Diamonds And Pearls"
inspiré et repris en choeur par le public. Et bien, cette chanson
est elle si connue? Vient ensuite "The Beautiful Ones", durant
laquelle Prince ne m'a jamais semblé aussi en forme vocalement.
On le croirait habité par cette chanson, il chante si juste et
avec tant d'émotion que je suis sur que plus d'une fille a du
pleurer lors de cette chanson! Même chose sur un "Little
Red Corvette" repris avec ferveur par la foule et agrémentée
d'une jolie lumière rouge. Petite surprise avec un "I Would
Die 4U" très agréable et là aussi chanté
par la foule mais c'est pas croyable, le public londonnien a révisé
l'album "Purple Rain" ou quoi? Un délicieux "Under
The Cherry Moon" instrumental arrive alors suivi de "Sometimes
It Snows In April" toujours aussi poignant.
Au piano, Prince introduit alors "Purple Rain" et la scène
s'illumine comme lors du Superbowl. La version est très correcte,
Prince reprenant au moins quatre fois les " ouh ouh ouh"
habituels.
Vient alors "Take Me With U", qui confirme mes dires : le
public anglais est shooté à l'album "Purple Rain",
car toute la salle chante et même dans les UPPER autour de moi
c'est la folie! La musique de Prince est véritablement populaire
en Grande Bretagne, c'est impressionnant. Il n'y a donc plus qu'en France
où on considère qu'il est dépassé ?
"Guitar" suit alors logiquement, durant laquelle Prince fait
des solos à rallonge, qui bluffent tout le monde! Petit positionnement
des Twinz autour de Prince, un peu de fumée et mon voisin de
siège (Stoned) a compris ce qui vient: " Kiss". Prince
revisite une ultime fois son tube, en modifiant les paroles: "you
don't have to watch BIG BROTHER to have an attitude!".
La suite c'est un "Let's Go Crazy" survolté, ce soir
Prince nous livre tout le show parfait! Et voilà qu'on enchaîne
avec "1999" que je trouve bien meilleur que la première
fois. Les effets de lumière marchent à plein, à
la fin toutes les lumières plongent vers le sol et Prince disparaît
dans la trappe sous un voile de fumée. Grandiose!
C'est alors qu'a lieu un petit break, puis le groupe revient pour "Nothing
Compares 2 U" avec grosse participation du public.
Le piano / sampler est à nouveau installé sur l'escargot
du Symbole et Prince revient sur scène avec les Twinz. Il
se poste en plein milieu. Une des Twinz fait de grands gestes derrière
lui. On ne voit pas bien ce qui se passe. Puis c'est au tour de l'autre.
Prince se tourne, et là on comprend: elles ont écrit deux
énormes chiffres 2 et 1 dans le dos de Prince à la bombe
de peinture! Prince se dirige vers le sampler, en balançant son
chapeau dans la foule!
Le set de sample fut absolument dément ! Il a compris: Sign 'O'
The Times (2 couplets + refrain) - When Doves Cry (1 couplet + refrain)
- Darling Nikki (sample) suivi d'un "you're not ready for that"
- I Wanna Be Your Lover (1 couplet + refrain) - Erotic City (sample)
- Alphabet St. (1 couplet + refrain) - D.M.S.R. (1 couplet + refrain
+ chants) - Delirious (une première!!) - Gett Off Houstyle (sample)
bizarrement ce truc là n'a pas vraiment pris - The Ballad Of
Dorothy Parker (sample) - Irresistible Bitch (prince chante le premier
couplet, j'ai cru qu'il allait se lacher et chanter le refrain mais
non) - The Most Beautiful Girl In The World (1er couplet + refrain)
- Raspberry Beret (1er couplet + refrain + chants). Et voila, Prince
quitte la scène tout cela finit un peu bizarrement, même
si j'avais vu dans les reportages des shows précédent
qu'il finit ainsi.
Les lumières se rallument mais le public en veut encore. Un cruel
dilemme se pose à nous: courir à l'aftershow ou attendre
un peu? Je me dis qu'à l'after on sera de toute façon
bien placés donc calmons nous. Je constate que le guitar tech
de Prince ne range pas les guitares. Mieux, un roadie censé ranger
la basse de Joshua s'arrête tout à coup et semble attendre
des instructions. Le public est toujours très chaud, chante des
"we want Prince" et fait la hola. Les lumières
sont toujours allumées mais l'habituel message nous demandant
de sortir n'est pas diffusé. Ah ah...
Et bien on a bien fait d'attendre! Après quinze bonnes minutes
d'attente on voit les musiciens traverser l'arrière de la salle
et revenir vers la scène pour un baroud d'honneur. Ils sont suivis
de cette grande boite à roulettes sur laquelle sont juchées
les Twinz, et dans laquelle se cache Prince. Elles font de grands signes
à la foule qui est en délire, mais en même temps
elles doivent esquiver les bâtonnets lumineux violets qui virevoltent
dans la salle. D'ailleurs, depuis un moment ces bâtonnets en plastique
sont lancés dans tous les sens, et il n'est pas rare qu'ils attérissent
sur la tête d'un spectateur un peu en contrebas...
Prince apparaît à
nouveau sur scène peu après. Il prend sa guitare et lance
un "When You Were Mine" qui nous procure un sourire jusqu'aux
oreilles. La version est vraiment agréable, on sent Prince ému
en la chantant. Il se tourne alors vers CC Dunham avec un air interrogateur
: "Girls & Boys? Girls & Boys!!"
et là nous lance une version furieuse de ce titre, avec d'excellents
riffs de cuivres et une énergie monstrueuse. De quoi bien finir
le show!
Après avoir remercié une nouvelle fois Londres pour ces
21 nuits il disparaît pour de bon sous une salve d'applaudissements.
On a un pincement au coeur en se disant que c'est la dernière
nuit, et qu'on ne sait pas quand on pourra le revoir ainsi dans une
grande salle. Mais on sait qu'on va le retrouver dans à peine
quelques heures, à l'aftershow.
Sortie de l'O2 Arena
On sort doucement, car la foule est compacte. En plus, on a pas choisi
le bon chemin car ça n'avance pas. Tout est bloqué, et
les gens vont dans tous les sens. On aurait du sortir par la porte principale
au lieu de prendre les escaliers latéraux. Une fois dehors, on
longe la queue pour entrer à l'indigo. Elle est particulièrement
longue et je ne vois personne que je connaisse, même en remontant
la file jusquau bout! Damned... Je décide de revenir sur mes
pas et là je croise deux têtes connues: Raphy et Purple-Jérôme
qui sont tout près de la porte du hall. On s'incruste. L'attente
est de courte durée car très rapidement, la file avance
et nous entrons dans le club Indigo.
L'attente à l'Indigo
Dès notre entrée dans le Club Indigo, je constate que
les agréables barrières métalliques qui nous avaient
soutenus lors de notre week end précédent sont toujours
libre, la plupart des fans préférant s'agglutiner devant
la scène. J'en prends donc possession ce qui nous sera bien utile
compte tenu de la longueur de l'aftershow (mais nous ne le savons pas
encore). Mon ami Stoned préfère toutefois se positionner
au centre de la salle.
L'attente s'effectue toujours au son
de vinyles P-Funk distillés par le DJ, mais on a senti par moments
une certaine baisse de forme, avec des enchaînements un peu douteux
et des titres un peu gonflants, dont deux fois "Chelsea Rodgers".
Pour cause: notre Prince préféré se fait attendre.
On sait qu'il est là, qu'il va jouer: Bill le guitar tech s'occupe
de calibrer la Hohner, l'assistante met en place le pupitre avec les
paroles. Mais tout ce petit monde semble stressé: l'assistante
revient plusieurs fois pour apporter d'autres feuillets, en enlever,
reclasser, etc... on dirait que le set list est en train de se construire
sous nos yeux.
Début du show
Le rideau occultant la scène est éclairé
d'une douce lumière violette, mais il reste désespérement
clôt. Vers 1h30 du matin, on entend la voix de Prince qui teste
le micro "one two... one two..." puis ça commence
à jouer tout doucement: l'intro psychédélique à
souhait se fait au son de claviers de Renato et de riffs de guitare
à la wah wah, sur le moment j'ai pensé que Prince allait
nous jouer "The War"!! Prince est donc déjà
là derrière le rideau. Les lumières de la salle
s'éteignent, donc ça va démarrer. L'intro évolue
vers un lick de guitare bien connu des habitués: celui de "Love
Is A Losing Game", la reprise d'Amy Winehouse. Etrange que de débuter
l'after par ce titre, mais pourquoi pas. Je me dis pendant deux secondes
que l'on va avoir droit à un set de Shelby en première
partie.
Mais quelque chose ne colle pas dès
que la chanson commence. Cette voix... ce n'est pas celle de Shelby.
Je me posais encore la question quand le rideau s'ouvre enfin. Bon sang!
C'est Amy Winehouse elle même qui est présente sur scène!!
Le public lui fait un accueil très chaleureux, comme si elle
était attendue depuis le début de ces 21 nuits (ce qui
n'est pas loin de la vérité). Prince est là lui
aussi, il regarde Amy avec un oeil malicieux et dès le premier
couplet balance un solo tonitruand avec des effets dans tous les sens.
Amy se met quelque peu en retrait mais Prince la regarde a nouveau.
Elle continue la chanson, mais de plus en plus elle va prendre la posture
d'une petite fille timide, tandis que Prince virevolte autour d'elle
et après chaque couplet nous rebalance un solo de guitare démentiel.
Il semble prendre un malin plaisir à en mettre plein la vue à
une Amy toute intimidée.
Amy Winehouse sort de scène sous
un triomphe d'applaudissements tandis que Prince ne la présente
même pas. En revanche il déclare que Amy l'a fait pleurer
et qu'il doit cacher ses yeux avec des lunettes de soleil! Il enchaine
ensuite sur un "7" épuré et inspiré,
suivi d'un "Come Together" de circonstance bien péchu
lui aussi.
Le son du club Indigo est phénoménal.
Situé près des enceintes, mon tympan menace d'exploser
à plusieurs reprises sous un déluge d'ondes électriques.
Prince poursuit dans le rock avec "Honky Tonk Woman" pour
laquelle Shelby vient chanter. La version est assez différente
de celle de la vidéo "The Undertaker" mais elle n'en
est pas moins plaisante.
C'est alors que Beverly Knight entre
en scène, pour une prestation énorme sur "Rock Steady"
d'Aretha Franklin. Je n'avais pas vu les shows où elle a participé
au mois d'août, et je comprends maintenant l'enthousiasme des
spectateurs! Cette fille a une énergie monumentale, elle se donne
à fond et sa voix est brillante! Elle a enterré la pauvre
Shelby qui à mon goût braille parfois un peu trop. Beverly
est capable de crier très haut et chanter fort sans que cela
soit insupportable. De plus elle bouge vraiment très bien et
se donne à fond dans son art. Prince l'accompagne à la
guitare pour, à nouveau, des solos à tomber par terre.
Guitare toujours, Prince démarre
un "Whole Lotta Love" survolté et il joue tellement
que le morceau n'est même pas chanté, il s'enchaîne
assez maladroitement avec un "Shhh" magnifique sur lequel
CC Dunham est mise en valeur. La suite est un jam électro qui
évolue vers "All The Critics Love U In London", longuement
instrumental (Renato s'éclate) avant de démarrer au chant.
La version est totalement refaite et n'a rien à voir avec celle
entendue au Bataclan en 2002.
Prince rappelle alors Shelby pour enchaîner
sur "Sexy Dancer/Le Freak". Je me dis à ce moment là
que Shelby influence trop Prince avec ce genre de tubes ("Crazy"
de Gnarls Barkley, "Le Freak" de Chic...) mais on ne va pas
se plaindre. Avec "Chelsea Rodgers" qui vient juste derrière,
cela fait quand même redite par rapport au main show bien que
les versions de l'after soient plus libres.
Break de quelques minutes, un coup d'oeil
à la montre: il est déjà trois heures moins le
quart. Shelby revient sur scène sans Prince, qui se trouve côté
backstage. Elle dit que cette chanson est une des préférées
de Prince, elle va donc la chanter pour lui: c'est "Misty Blue",
une reprise d'un titre datant de 1966. N'en pouvant plus de revenir
jouer, Prince cours sur scène et ils enchaînent tous les
deux sur "Baby Love" de Mother's Finest, où la encore
les solos de guitare sont à nous arracher les cheveux.
S'ensuit alors toute une section de
l'aftershow qui semble grandement improvisée, jouée au
feeling. Prince se tourne souvent vers son groupe comme pour leur faire
deviner quel morceau il joue à la guitare. Ca commence par le
riff de "Kiss" mais c'est sur un "Alphabet St" bien
relevé que le groupe évolue. Prince demande a des fans
de monter sur scène, Shelby ne choisit que des filles. Viennent
alors "Get On The Boat" suivi d'un extrait de "Love Rollercoaster"
et d'un enchainement mémorable sur un "Play That Funky Music"
survolté. Prince ne chante quasiment pas, le public entonne le
pré-refrain et ça pousse très fort sur le refrain
principal.
Là, on se dit que tout est fini
car il est plus de 3h30 du matin et l'Indigo doit normalement fermer.
Tout le groupe est sorti de scène et il se passe plusieurs minutes
d'attente. Pourtant, les lumières de l'Indigo ne se rallument
pas et le public, très chaud, en redemande encore. Prince revient
sur scène, avec sa guitare couleur Tangerine dans les mains.
Le rêve que j'espérais se produit: "Anotherloverholenyohead",
dans la version connue depuis le show de la conférence de presse
du Superbowl mais c'est sacrément bon d'entendre ça en
live! le final se fait sur "Rock Lobster" des B52's comme
de bien entendu. Après cela, Prince dit qu'il souhaite que nous
ne rentrions pas trop tard "vous allez devoir prendre un train,
ou un bus..." dit il. Mais personne ne répond, tout
le monde s'en fiche. Continue de jouer, petit lutin.
Et là c'est la claque géante:
"Villanova Junction", un titre joué par Jimi Hendrix
à Woodstock et repris une unique fois par Prince durant toute
sa carrière... à Paris Bercy en 1992! Une énergique
version de "Peach" lancée par un riff et incluant le
final avec les chants de "Rock Me Baby" vient compléter
le show. Puis Prince enfonce le clou avec l'instrumental "Stratus"
de Billy Cobham, où les solos de guitare se succèdent
et semblent venir de l'hyperespace.
Cette fois c'est pas possible, c'est
fini... mais non... Prince semble ne vouloir jamais s'arrêter,
on sent qu'il veut que cette nuit ne finisse jamais. Comme lors du show
principal, il nous fait passer son émotion et sa joie d'avoir
réussit pleinement ces 21 nuits à Londres. Il démarre
"The Question Of U / The One" comme s'il était inspiré,
habité, possédé. Nouveau lick de guitare ensuite,
plus rapide. Les Twinz reviennent sur scène: on démarre
"What Have U Done For Me Lately?" bien pulsé et bien
chanté. La suite est prévisible si l'on a bien étudié
les set lists précédents: "Partyman / it's Alright".
Après un dernier "thank u, London" Prince
quitte la scène pour de bon à la fin du jam. Il remercie
également Beverly Knight et Amy Winehouse: "look after
that girl, she's special" dira-t-il. Il est 04h15 et dans
le public on n'entendra aucun sifflet, aucun chant pour réclamer
un nouveau retour sur scène. Prince nous a tué, achevé,
laminé, exalté, épuisé, décontenancé
et quantité d'autres mots en -é.
Sortie précipitée
Malheureusement nous ne pouvons pas profiter
de ces instants: le dernier bateau devant nous ramener au centre de
Londres est à 04h30. Il nous faut quitter l'Indigo comme des
voleurs, sans même se retourner, sans même prendre le temps
d'une seconde de nostalgie, sans même pouvoir rester quelques
minutes pour voir les têtes de nos copains de la schkopi et comprendre
d'un regard que nous venons de vivre un truc extraordinaire. On court
jusqu'au quai d'embarquement, le bateau arrive tout juste. Sur place
on retrouve un fan, Luc et ses amis, la fatigue me gagne je ne peux
même plus parler de ce que l'on vient de voir. A 05h15 nous sommes
à la gare de London Bridge et après avoir cherché
un peu on comprend qu'il y a des travaux et que la ligne qui doit nous
emmener à l'aéroport est fermée! On doit prendre
le métro qui ouvre tout juste, mais le premier train n'arrive
qu'à 05h45. Quinze minutes plus tard nous sommes à la
gare de St Pancras, et on doit attendre le premier train de banlieue
qui est à 07h00. On est comme des clodos dans une gare déserte.
Faut dire qu'on s'est levé à 05h30 pour prendre l'avion
le matin: ça fait plus de 24h qu'on est debout, avec cinq heures
de concert dans la tronche, de nombreuses heures d'attente et quelques
kilomètres à pied. Arrivée à l'aéroport
de Luton vers 07h45, on s'enregistre et on doit encore attendre jusqu'à
09h00. Pas de moyen de dormir même un peu: la salle d'attente
est constituée de sièges individuels et peu agréables.
Je vois des postes internet à disposition, j'en profite pour
écrire un petit mot sur schkopi. L'avion est à 09h40.
J'ai à peine vu le décollage, je me suis écroulé
tout de suite dans les bras de Morphée jusqu'à l'atterissage.
Roissy, parking, voiture, retour à la maison et dodo toute l'après
midi. Suis-je prêt à remettre çà si Prince
vient à Paris? la réponse est oui sans hésiter.
Musiciens :
Cora Coleman Dunham : batterie
Josh Dunham : basse
Renato Neto : claviers
Morris Hayes : claviers
Shelby Johnson : vocal, tamborine, percussions
Marva King : vocals
Greg Boyer : trombone
Mike Philips : saxophone & vocoder
William Lee Hogan : trompette