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Introduction
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La productivité exceptionnelle de l'Artiste est de notoriété
publique. On sait que ses studios Paisley Park referment des tonnes
de trésors et des kilomètres de bandes audio et
vidéo. Ses performances live suscitent l'admiration. Si
bien que très vite, les fans ne se sont plus contentés
des albums et vidéos officiels... c'est alors que sont
apparus des enregistrements d'un nouveau genre : les disques pirates.
Les disques pirates ont pratiquement
toujours existé, mais leur essor a lieu bien entendu dans
les années 70 avec les grands groupes de rock. Les Beatles,
les Rolling Stones, Elvis Presley font partie des artistes les
plus "piratés". Mais qu'appelle-t-on vraiment
un disque pirate ?
Un disque pirate, ou bootleg,
est un objet non autorisé : sa détention, sa revente,
sa diffusion sont totalement interdites. Mais après?
Même si la loi ne fait pas la
différence, on distingue toutefois la copie pirate
et le disque pirate...
La copie pirate, c'est l'action de
copier un disque officiellement sorti dans le commerce et de le
diffuser auprès d'autres personnes. Un disque est une oeuvre
phonographique dont l'usage doit strictement rester dans le cercle
familial (foyer). Encourager, participer à la copie, c'est
immanquablement nuire à l'artiste, et nuire au commerce
du disque tout entier. Ce type d'attitude est à proscrire
absolument.
Le disque pirate, quand à lui,
est un enregistrement qui n'existe pas dans le commerce: titre
studio inédit, séance de répétition,
performance live. Par définition, ce type de produit est
susceptible de n'intéresser qu'un nombre très restreint
de personnes (quelques milliers tout au plus) ce qui fait que
jamais une maison de disque ne souhaitera l'éditer, pour
des raisons évidentes de rendement commercial et de coûts
de promotion. Et même si elle choisissait de sortir un ou
deux concerts par exemple, il resterait encore une grosse proportion
d'inédit pour intéresser le noyau dur des fans.
Le problème majeur que cela
pose, c'est que les fonds récoltés par la vente
de ces disques ne sont pas reversés à l'artiste
qui en est l'auteur, ni à la compagnie de publication ou
la maison de disque qui en assure la gestion des droits. De plus,
en achetant des disques pirates le fan réduit son pouvoir
d'achat sur des disques "officiels", ce qui ne plait
pas aux maisons de disques.
Mais d'un autre coté,
une fois que l'on connait le contenu de ces disques pirates il
est bien difficile de s'en passer, surtout à propos d'un
artiste comme Prince.
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Comment sont fabriqués
les disques pirates ?
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Les labels indépendants ont
toujors existé dans l'industrie du disque. Dans les années
80, c'est le rock alternatif qui a poussé quelques passionnés
à créer leurs propres labels (les plus connus en
France sont New Rose et Boucherie Productions). Avec l'émergeance
de la musique techno, le label indépendant a pris une seconde
jeunesse. Du coup il faut bien presser ces disques, et la technique
ayant évolué il existe aujourd'hui de nombreuses
petites sociétés capables de presser des CD à
quelques dizaines de milliers d'exemplaires.
Les labels les plus sérieux
respecteront les fans, en ne proposant que des enregistrements
de bonne qualité, parfois retravaillés numériquement.
L'exemple le plus parlant chez Prince est "Spanish Harem",
l'enregistrement du concert du 22/07/90 à Madrid. Ce concert
a été diffusé sur la radio espagnole Carena
40. Le problème c'est qu'en radio le son est assez compressé,
mais surtout l'animateur s'était employé à
décrire chaque chanson à la façon d'un commentaire
de match de foot, couvrant ainsi la musique de sa voix! Et bien
grace à la technique et la technologie d'aujourd'hui, il
a été possible de supprimer totalement la voix du
commentateur pour ne conserver que la musique ! Une vrai performance,
et surtout des heures de travail...
Pendant longtemps l'astuce a consisté
à faire presser ces disques aux Pays-Bas ou en Italie.
Ces deux pays offrent une réglementation beaucoup plus
souple en matière de droits d'auteurs, et ne sont pas très
regardants sur la provenance des bandes... Aujourd'hui, le développement
du gravage de CD a permis a beaucoup d'amateurs de se lancer dans
la fabrication et la vente de disques pirates, mais attention...
c'est risqué, très risqué !
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Quels types de disques pirates
peut-on trouver ?
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Globalement, on en distingue trois types
: les concerts live, les répétitions et les out-takes
(titres studios inédits).
Les concerts live
L'enregistrement d'un concert peut se faire
de deux façons : soit par une prise "soundboard" directement
sur la table de mixage de la salle de concert, soit dans la salle
elle même à l'aide d'un walkman enregistreur, ou
d'un microphone relié à un DAT ou un MiniDisc.
TYPE |
AVANTAGES |
INCONVENIENTS |
Soundboard |
très bonne qualité sonore,
son stéréo... |
concert parfois incomplet, l'ambiance
dans la salle n'est pas perceptible... |
Audience |
On profite de l'ambiance dans la salle,
concert souvent en entier... |
Parfois le bruit de la foule couvre trop
la musique, la qualité sonore peut être lamentable...
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La qualité des concerts "audience"
a beaucoup progressé ces dernières années
grace au numérique... la plupart des concerts récents
(après 1996) possèdent une très bonne qualité
d'écoute, proche d'un son "table".
Les répétitions et soundcheck
Les répétitions sont plus rares que
les concerts... car sauf exception il s'agit pour tous de son
"table". L'intéret est de découvrir l'arrangement
des titres, les différentes tentatives... le travail est
colossal et parfois la même chanson est jouée à
plusieurs reprises, avec des différences à peine
perceptibles. Le cas des soundcheck est encore plus fort, puisque
il s'agit des balances des instruments, mais il peut arriver que
le soundcheck ressemble à une vraie répétition.
Les out-takes
Là, on n'est plus dans le domaine du
live mais dans celui du studio. Les amateurs de disques pirates
connaissent bien la fameuse légende du balayeur des studios
qui a ramassé les bandes trouvées dans la poubelle...
Les out-takes sont donc des titres inédits qui ont été
enregistrés mais qui ne sont pas (encore) sortis dans le
commerce. Il en existe de différents types :
- les alternate takes: c'est une autre version d'une chanson
sortie officiellement ou non. Cela peut résulter de
plusieurs prises studio ou de différences importantes
dans les arrangements, le mixage... il peut s'agir aussi de
la première version d'un titre ré-enregistré
plus tard. Ex. : "Can't Stop This Feeling I Got"
("Graffiti Bridge", 1990) existait déjà
en 86. Parfois même le titre peut être différent.
Ex. : la première version de "Christopher Tracy's
Parade" ("Parade", 1986) se nommait
"Little Girl Wendy's Parade".
- les out-takes (ou left-over): c'est un titre qui a été
enregistré spécifiquement pour un album, mais
qui a été écarté de la configuration
finale du disque, par manque de place ou au profit d'une autre
chanson. Ex. : le titre "Schoolyard" était
prévu pour figurer sur "Diamonds And Pearls",
mais il a été supprimé à la dernière
minute au profit de "Gett Off".
- les démos: Prince enregistre très peu de
démos car en général il termine complètement
une chanson avant de passer à la suivante. Une démo
est une chanson pour laquelle il n'existe que les pistes de
base: les arrangements et le mixage ne sont pas encore réalisés,
et il peut manquer un ou plusieurs instruments ou voix par
rapport à la version finale. Ex. : "I Wonder U"
("Parade", 1986) dont il existe une version
allégée de plusieurs instruments.
Parfois un titre peut être à
la fois out-take et alternate. En effet, certains titres passent
par plusieurs configurations avant d'arriver à une version
définitive. Par exemple, la version de "Crystal Ball"
présente sur le disque du même nom est en fait un
mixage de plusieurs autres versions qui existaient dans le passé
(il y a au moins quatre versions différentes de ce titre).
De même, certains titres donnent des idées pour d'autres
titres. "The Ball" enregistré en 86 comporte
presque tous les éléments que l'on retrouve dans
"Eye No" (paru sur "Lovesexy", 1988).
Le beat de "Feel Good" (enregistré en 96) se
retrouve dans un titre de l'album de Chaka Khan sorti en 98.
Ensuite on trouve des versions longues inédites,
comme par exemple une version de 11 minutes de "Computer
Blue" ("Purple Rain", 1984) qui a servi
à fabriquer la version du disque. De même, "Sexy
Dancer" ("Prince", 1979) a été
enregistrée d'abord dans un format de 8 minutes, puis éditée
à quatre minutes pour figurer sur le disque. Enfin, il
y a les versions chantées par Prince / l'Artiste de titres
donnés à d'autres artistes : Jill Jones, Martika,
The Family... Explorer le monde interdit de l'Artiste est une
véritable fascination... sa discographie officielle est
déjà impressionnante, mais elle ne représente
qu'une petite partie de ce qui existe vraiment.
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L'évolution des disques
pirates : les supports
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Les premiers concerts pirates s'échangeaient
sur cassette audio... armé de son walkman enregistreur,
le "piratomane" investissait les concerts au mépris
de l'équipe de sécurité. En effet, c'est
bien indiqué sur les tickets de concerts : l'enregistrement
est formellement interdit. Rien que là, on transgresse
la loi!
La cassette audio a longtemps été
l'outil de l'amateur qui pirate les concerts une fois de temps
en temps. Puis on a vu apparaitre le DAT (Digital Audio Tape),
en enfin le MiniDisc, sans oublier les enregistreurs professionnels...
Pendant longtemps les pirates ont
surtout été pressés en vinyle. Aujourd'hui
les quelques labels qui subsistent fabriquent des CD, et pour
lutter contre la concurrence du gravage de CDR entre fans, ils
mettent les bouchées double sur le packaging et la qualité
du livret intérieur. Du coup, certains disques pirates,
notamment les plus récents, sont parfois des objets plus
beaux et mieux réalisés que les disques officiels!!!
Restent à se poser les questions
à propos des enregistrements table... a priori, à
part l'ingénieur du son lui même il semble difficile
de brancher un enregistreur directement sur une table de mixage
de salle de concert. Exemple parlant : le pirate "Rock Over
Germany" propose le concert de Luenenberg en Allemagne en
septembre 93. L'ingénieur du son, pour ne pas que l'on
reconnaisse la date ou le show a été enregistré,
a remplacé par du son studio les passages ou Prince hurlait
le nom de la ville au micro !
Pour les titres studio, il faut savoir
que Prince diffuse beaucoup sa musique autour de lui : amis, musiciens...
il y a plus de 500 titres inédits qui circulent ainsi actuellement...
bonne recherche !
Un mot sur les vidéos pirates...
après le son l'image! On distinguera les concerts filmés
"pros" à l'aide d'une ou plusieurs caméras...
ces bandes sont ensuite soit recopiées, soit distribuées
à des musiciens ou techniciens travaillant sur le show.
On a vu aussi des concerts entiers livrés aux journalistes
qui n'en ont exploité que quelques minutes dans un documentaire
officiel. D'autres vidéos pirates sont filmés à
l'aide d'un caméscope. Le numérique a permis de
faire de sérieux progrès depuis une dizaine d'années,
et certains concerts filmés en amateur sont de très
bonne facture en qualité d'image et son. Mais il est quand
même rare de trouver des copies parfaites de bout en bout.
De plus pendant longtemps les copies ont été faites
sur VHS et le problème est la qualité de l'image
qui se dégrade de copie en copie. Avec l'avènement
du DVD enregistrable, la qualité des vidéos amateurs
s'est encore améliorée.
Le développement de l'ADSL
permet aujourd'hui aux internautes d'échanger des fichiers
de grosse taille à des débits acceptables. Les réseaux
de peer-to-peer (ou P2P) permettent de faire transiter chaque
jour des millions de Gigaoctets de données. Mais là
encore la loi veille, même si un énorme flou artistique
subsiste encore sur la légalité des échanges
de fichiers. Il existe ainsi sur certains réseaux des 'hubs'
ou des 'clubs' consacrés à Prince dans lesquels
vous n'imaginez même pas un centième de ce que vous
pouvez y trouver.
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Ou
trouver des disques pirates? |
C'est
souvent la question qui fâche lorsque l'on aborde ce sujet
sensible. Aujourd'hui le moyen le plus sûr et le plus facile
quand on a une connexion ADSL, c'est encore de télécharger
et d'échanger des fichiers. Le principal problème
est l'absence de matérialisation du support, qui oblige
le fan à acheter des CD vierges pour graver les shows,
imprimer les pochettes quand elles sont disponibles etc...
C'est pourquoi beaucoup de fans préfèrent
encore se concentrer sur la qualité et acheter les coffrets
de CD pirates souvent très bien réalisés
et pressés à quelques centaines d'exemplaires.
Pour savoir où trouver ces
perles, il faut en fait s'imprégner dans l'univers princier
: participer à des forums de discussions, venir aux soirées,
essayer de connaitre des fans. Le bouche à oreille est
encore le meilleur moyen de trouver ce type d'enregistrements,
surtout depuis que la police a fait des saisies de disques dans
les conventions de collectionneurs ou aux marché aux Puces
de Clignancourt.
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